Exemples d'empreinte CO2
des gestes du quotidien

De quoi est composée
l'empreinte carbone des français?

En moyenne, chaque français a une empreinte carbone d’environ 11 à 12 t CO2e par an, dont 763 kg/an d’habillement (6,31% de l'empreinte moyenne annuelle), 1.034 kg/an d’informatique / électronique (8,55%) et 335 kg/an d’équipement des logements (mobilier, électro-ménager,…) (2,77%), soit un total de 2.134 kg CO2e par an (17,6%) pour la production des biens de consommation semi-durables et durables neufs, auxquels on peut rajouter 424 kg / an (3,51%) d’achat de voitures neuves.

Source: Ravijen

Source: Ravijen
Environ 60% de l’empreinte GES de la France est « importée », c’est-à-dire qu’elle est émise dans d’autres pays pour produire des produits consommés en France. Cela est dû principalement aux importations liées à l’énergie (pétrole, gaz), à la production d’acier, à la production bovine et… aux produits de consommation (qui sont en grande partie produits hors de France).

Source: Ravijen
Si l’empreinte « domestique » de la France (émise sur le territoire français) a tendance à diminuer, même si c’est lent et irrégulier (-18% entre 1990 et 2017), son empreinte globale (domestique + importations – exportations) a augmenté (+20% entre 1995 et 2018), et même si elle s’est stabilisée depuis les années 2000, la diminution de l’empreinte domestique est totalement compensée par l’augmentation de celle des importations.

Pour aller plus loin:
Ravijen.fr

Comparaison internationale

Qui émet le plus de gaz à effet de serre ? L’empreinte carbone des français comparée aux autres pays
L'empreinte carbone des français est moindre que celle d’autres pays développés comme les Etats Unis ou même que certains pays européens. Cela est dû notamment à la production d’électricité qui, en France, provient principalement de l’hydroélectricité et du nucléaire, qui n’émettent pas de gaz à effet de serre. Cependant, l’empreinte GES par habitant des français est très supérieure à la moyenne mondiale (qui est d’environ 7 tCO2e/habitant).

Quel est le problème ?

Qu’est-ce qu’un gaz à effet de serre (GES)? Pourquoi faut-il réduire leurs émissions ? Que risque-t-on ?
Un phénomène naturel...
L’ « effet de serre » est un phénomène lié à la présence de certains gaz dans l’atmosphère (principalement gaz carbonique (CO2), mais aussi protoxyde d’azote (N2O), méthane (CH4),…), qui renvoient vers la Terre une partie de la chaleur qu’elle émet quand elle est chauffée par le soleil. C’est grâce à ce phénomène que la Terre est habitable, car autrement il y ferait une température de -18°C en moyenne, ce qui rendrait toute vie impossible. Depuis la fin de l’ère glaciaire il y a environ 10.000 ans, la température moyenne est de +15°C.
Ces gaz à effet de serre sont absorbés par les plantes terrestres (notamment les forêts) et les océans à travers la photosynthèse. En compensation, ils sont émis par divers phénomènes naturels, comme les incendies, les éruptions volcaniques, la décomposition des matières organiques ou… la respiration des animaux, ce qui les renouvelle dans l’atmosphère et a permis de les maintenir à une concentration stable de 250 parties par million depuis la fin de l’ère glaciaire.
... Amplifié par les activités humaines
Depuis le début de l’ère industrielle, et en particulier depuis les années 1950, les activités humaines ont conduit à augmenter massivement les émissions de ces GES. Cette augmentation est due principalement à l’utilisation des énergies fossiles comme le charbon, le pétrole ou le gaz naturel (qui sont des réservoirs de carbone stocké sous terre), à la déforestation pour l’agriculture et les villes (qui émet du CO2 avec les incendies et limite les capacités de la Terre à en absorber en limitant la couverture végétale), à l’agriculture intensive qui utilise et émet beaucoup d’azote (engrais) et de méthane (élevage de ruminants et culture du riz). Et ces émissions augmentent encore rapidement aujourd’hui, et même de plus en plus vite !
De ce fait, l’effet de serre s’est intensifié (la concentration des GES est aujourd’hui de plus de 400 ppm), et la température moyenne est en train d’augmenter (aujourd’hui d’environ 1°C par rapport au début du XXe siècle). Cela peut paraitre peu, mais des conséquences graves apparaissent déjà depuis plusieurs années, et elles ne feront que s’amplifier tant que le réchauffement continuera à augmenter. Et puisque les impacts d’aujourd’hui sont issus des émissions d’il y a une vingtaine d’années, nous savons déjà qu'il se poursuivra. C’est ce qu'on appelle le « climate lag » (le retard climatique). L’enjeu est donc de freiner le réchauffement sur le moyen terme en réduisant les émissions dès maintenant.
Quels sont les enjeux? Que veut-on réduire ou éviter?
Parmi les impacts les plus significatifs, on peut citer :
• Les évènements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, liés au dérèglement du cycle de l’eau : sécheresses anormalement longues er fréquentes, et incendies qui y sont liées, inondations
• La montée des eaux, liée principalement au réchauffement des océans, mais aussi à la fonte des calottes polaires
• La baisse de l’enneigement et la fonte des glaciers, et ses conséquences sur l’approvisionnement en eau
• La baisse des rendements agricoles, ses conséquences pour certaines populations (famines, hausse des prix), et une augmentation probable des flux migratoires « de survie »
• La migration vers le nord de la flore et de la faune, dont certains animaux vecteurs de maladies (moustiques), et une diminution de la biodiversité liée aux évolutions trop rapides des habitats naturels (et à leur disparition avec la déforestation)
• Le réchauffement et l’acidification des océans (qui absorbent plus de CO2 qu’ils ne peuvent assimiler), avec des conséquences potentiellement très graves et encore mal estimées, qui se traduisent aujourd’hui par la disparition progressive de certains habitants des mers, dont les coraux, mais aussi par la baisse des stocks de poissons (une des causes d’une surpêche qui augmente le phénomène).
• Potentiellement, au-delà d’une certaine augmentation de température (4°C ?), des réactions en chaine irréversibles aux conséquences catastrophiques pour la vie sur Terre en général.
Quelle est l'ampleur de l'effort nécessaire?
Entre 2008 et 2017, le monde a émis en moyenne 39,9 Gt CO2e / an, soit une augmentation de 40% depuis 1990. En 2017, les émissions ont atteint 53,5 Gt.
Pour avoir des chances de limiter à 2 °C l’augmentation moyenne des températures par rapport à l’ère préindustrielle, le « budget » carbone d'émissions anthropiques était de 1170 Gt CO2e en 2018, et de seulement 420 GT CO2e si l'ont veut la limiter à 1,5 °C, objectif des accords de Paris.
Si les émissions de CO2e continuent au même rythme que la période 2008-2017, le budget carbone sera épuisé avant 2050 pour une limitation de la hausse des températures à 2°C, et d’ici les dix prochaines années seulement pour limiter la hausse à 1,5 °C. Avec les chiffres d’émissions de 2017, les dates butoirs seraient respectivement 2039 et 2025. Une fois ce « budget » épuisé, il faudrait que le monde ait atteint la « neutralité carbone », c’est-à-dire ne pas émettre plus de GES que la terre ne peut en absorber sans en rejeter dans l’atmosphère.
En tenant compte de l’évolution de la population mondiale prévue d’ici 2100 et en respectant une répartition strictement égalitaire de la quantité de CO2 qu’il resterait à émettre, le « budget » CO2 de chaque Terrien devrait être compris entre 1,6 t (hypothèse basse) et 2,8 t (hypothèse haute) de CO2 par an pour la même période, sans compter les émissions résiduelles des autres GES. L’empreinte des Français (cf graphique 1) dépasse largement ce niveau. Les dépassements actuels devront être compensés par des réductions futures de grande ampleur.

Comment réduire ?

Que puis-je faire à mon niveau ?
Les comportements des consommateurs peuvent avoir un impact considérable…
Le réemploi et la limitation d’achat de produits neufs ne sont qu'une partie de l'ensemble des actions possibles.
... Mais une action volontariste et exemplaire des pouvoirs publics est indispensable Et bien sûr des entreprises, qui seront bien plus motivées à évoluer si elles sentent une pression des pouvoirs publics (réglementaire et incitative / fiscale) et un changement dans les comportements d'achat des consommateurs.

Pour aller plus loin:
Étude Faire sa part (Carbone 4, 2019)

Quels sont les autres impacts
des activités humaines sur l'environnement ?

Le changement climatique n’est pas le seul impact des activités humaines pour lequel il existe une « limite planétaire », avec des conséquences plus ou moins directes sur la santé et la sécurité humaines. Une dizaine d’impacts, souvent interconnectés, ont été identifiés.
Le graphique ci-dessous les liste et les situe (en 2015) par rapport à la limite planétaire correspondante.
Cinq de ces limites (dont le changement climatique) sont déjà dépassées ou en voie de l’être, et deux limites supplémentaires ne sont pas mesurables aujourd’hui.

Quelques références bibliographiques et sites utiles

Empreinte carbone de certains produits et filières

L'impact d'un smartphone
• L'impact du numérique
• ADEME (2018), Modélisation et évaluation du poids carbone de produits de consommation et biens d’équipement (rapport et synthèse)
• ADEME (2018), Modélisation et évaluation des impacts environnementaux de produits de consommation et biens d’équipement (rapport et synthèse)
• Club de la durabilité (2019), rapport annuel
• Halte à l’Obsolescence Programmée – HOP (2019), Livre blanc : 50 mesures pour une consommation et une production durables, le guide des politiques publiques pour une société sans obsolescence accélérée.

Que faire ?

Etude Faire sa part ? (Carbone 4)
• ADEME (2015), Alléger l’empreinte environnementale de la consommation des français en 2030
• Porcelijn Babette (2018), Notre empreinte cachée, Seuil
IDDRI agroécologie (2018)

Sites ressources

ADEME
The Shift Project
IPBES
GIEC